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(Premier 20e siècle) Pour une charte des aspirations mondiales en matière éducative
by Rita Hofstetter (Edited), Érhise (Edited) ©2022, Edited Collection, 706 Pages EducationSeries: Exploration, Volume 195
Cet ouvrage retrace la sociogenèse de l’internationalisme éducatif durant le premier 20e siècle à partir de l’une de ses matrices, le Bureau international d’éducation (BIE). Créé à Genève par l’Institut Rousseau, en 1925, pour construire la paix par la science et l’éducation, ce Bureau se conçoit d’abord comme caisse de résonance des mouvements réformistes ; dès 1929, sous la direction de Jean Piaget, le BIE devient la première institution intergouvernementale en éducation puis lie ses destinées à celles de l’Unesco en 1952, dont il constitue un organe précurseur.
L’ouvrage s’attache à montrer comment le BIE tente de rallier tous les États de la planète, pour construire une charte des aspirations mondiales de l’instruction publique. Il témoigne des causes promues et négociées, non sans résistances : droit des populations juvéniles – même les plus vulnérables – à une pédagogie adaptée et à une large culture ; justice scolaire, corolaire de la justice sociale ; éducation à la paix et à l’esprit critique ; amélioration des conditions de travail et de formation des enseignants.
Tout en élargissant l’empan de ses partenaires et de son audience, le BIE bute sur de substantielles contradictions. Comment asseoir sa légitimité sans renforcer les rivalités avec les organisations investissant elles aussi l’enfance d’une puissance rédemptrice ? Comment appliquer à l’éducation les méthodes de la coopération internationale, alors que l’école demeure la chasse gardée des nations ? Comment courtiser simultanément des gouvernements qui incarnent la démocratie et des États-nations aux régimes autoritaires, sans déroger aux principes de neutralité et pacifisme ? Quel mode opératoire instituer pour préserver les Conférences du BIE des interférences politiques qui s’exacerbent en ces décennies de tous les excès ?
Grâce aux riches archives dépouillées, cet ouvrage permet, pour la première fois, d’accéder aux coulisses des négociations menées au sein du BIE et met en lumière les défis auxquels se confrontent, aujourd’hui encore, nombre d’organisations internationales.
Rita Hofstetter : L’Institut Rousseau – emblème de l’esprit de Genève – fondateur du BIE (début du 20e siècle) – Rita Hofstetter : « Ut per juvenes ascendat mundus ». Le pari périlleux de fédérer les mouvements sociaux (1925– 1929) – Rita Hofstetter et Cécile Boss : Se positionner comme organisation inter- gouvernementale (1929– 1939) – Cécile Boss, Émeline Brylinski et Joëlle Droux : Agir quand même : le Service d’aide intellectuelle aux prisonniers de guerre (1939– 1945) – Émeline Brylinski : Justifier le BIE et son expertise face à l’Unesco (1945– 1952) – Émeline Brylinski et Rita Hofstetter : Le mode opératoire des Conférences internationales de l’instruction publique – Rita Hofstetter et Anne Monnier : Prolongation de la scolarité et accès aux filières du secondaire : une cause controversée – Joëlle Droux, Cécile Boss et Frédéric Mole : Classes spéciales, écoles rurales : différencier pour reconstruire un universel – « La garderie est devenue une école » : l’éducation préscolaire comme cause en devenir – Aurélie De Mestral, Viviane Rouiller et Anouk Darme- Xu : Les CIIPs au prisme des disciplines, programmes et manuels scolaires – Bernard Schneuwly, Anouk Darme- Xu, Blaise Extermann, Irina Leopoldoff et Viviane Rouiller : Des pratiques éducatives langagières au service de la compréhension internationale ? – Sylviane Tinembart et Valérie Lussi Borer : Améliorer la formation, les qualifications et les conditions de travail des enseignants – Cécile Boss, Rita Hofstetter et Bernard Schneuwly : Le BIE et l’éducation nouvelle : confluences et dissonances – Frédéric Mole : Convergences, coopérations et concurrences avec les fédérations internationales d’enseignants – Marie- Élise Hunyadi : Les associations internationales féminines : de discrètes collaboratrices devenues instigatrices d’une CIIP – Cécile Boss : Appartenances, affiliations et réseaux de sociabilités des acteurs du BIE – Émeline Brylinski : Les décisionnaires : portrait de groupe de « l’intergouvernementalisme » éducatif – Michel Christian, Bernard Schneuwly, Émeline Brylinski, Irina Leopoldoff et Clarice Loureiro : Le BIE dans le monde : une géographie variable – Rita Hofstetter et Bernard Schneuwly, pour Érhise : Conclusion générale. Un Bureau précurseur, acteur de son temps – Annexes – Sources – Bibliographie .
Rita Hofstetter co-dirige l’Équipe de recherche en histoire sociale de l’éducation de l’Université de Genève (Érhise). Leurs travaux privilégient une approche transnationale des phénomènes éducatifs au fil du 20e siècle. Les membres suivants ont co-écrit cet ouvrage: C. Boss, E. Brylinski, A. De Mestral, J. Droux, B. Schneuwly
https://www.unige.ch/fapse/erhise/fr/accueil/
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